Cet après-midi (mercredi 19 juin), la salle des ventes de Dunkerque était bien trop petite pour accueillir les enchères des actifs de l’École de pilotage Amaury-de-la-Grange (ÉPAG) de Merville. Parmi les très nombreux acheteurs, les porteurs de la future école de pilotage, l’ÉPAG nouvelle génération, qui compte renaître dès septembre sur le site mervillois, soutenue par des actionnaires et la communauté de communes Flandre-Lys.
Ambiance détendue cet après-midi dans la salle des ventes de Dunkerque pour la grande majorité des acheteurs et des curieux. Dans une atmosphère étouffante, les lots défilent sur l’écran. Non sans glisser des remarques humoristiques aux uns et aux autres, le commissaire-priseur adjuge un poste de soudure, des établis, des servantes… Et puis, au nº100, le ton change. Un « aaaah » de soulagement accueille l’annonce de l’enchère du premier avion d’une longue liste.
Pourtant tout le monde ne vit pas ce moment avec la même décontraction. Ancien salarié de l’ÉPAG, Éric Folliot avouera une fois les enchères terminées qu’il était « stressé ». Et pour cause. Cette vente est déterminante pour le projet de SCOP (société coopérative et participative) qu’il porte avec trois autres instructeurs issus de l’ÉPAG, Jean-François Lecoutre, Patrick Marquant et Sébastien Hugault. Aujourd’hui, une page s’est tournée, « c’est maintenant que les avions sont partis, qu’on voit que l’entreprise n’est plus là». De l’amertume, mais pas seulement. « On est flattés de voir notre ancien matériel partir à un tel prix. Après plus de vingt ans de travail, on n’a pas été bradés. »
Avec cette vente aux enchères qui s’achève, c’est l’avenir qui s’ouvre pour la SCOP baptisée ÉPAG nouvelle génération, ÉPAG NG.
Des soutiens précieux
D’abord en terme de matériel puisque selon Éric Folliot, le compte y est presque. Hier les soutiens de la future SCOP ont enchéri pour elle. D’abord Vincent Kollmannsberger, associé et actionnaire. Homme d’affaire parisien passionné d’aviation, il a créé une société pour mettre facilement à disposition de l’ÉPAG NG l’avion qu’il a acheté à la vente. « Je crois à l’équipe et je pense que le projet est lancé à un bon moment sur le marché. Ils ont un savoir-faire d’enseignement en pilotage qu’il faut protéger. Ce qui me plaît, c’est de mettre les hommes au centre d’une aventure industrielle. » La SCOP peut aussi compter sur la communauté de communes Flandre-Lys (CCFL) qui avait délégué son président Marc Delannoy à la salle des ventes. « On a eu des réunions et on savait que la future école avait besoin de ces simulateurs à tout prix. On tient à ce fleuron sur notre territoire et aux emplois qu’il y a autour. On va réactiver l’étude en partenariat avec le syndicat sur l’installation d’un campus aéronautique. » La CCFL a donc acquis deux simulateurs ce qui permet à l’ÉPAG NG de repartir avec deux simulateurs et deux avions.
Depuis 20 h, l’ÉPAG NG fait parler d’elle avec une page Facebook et un site internet. Très utile pour se faire connaître, puisque c’est le challenge de cette future école de pilotage, qui pourrait ouvrir dès septembre, sur le site mervillois. « C’est notre but, explique Éric Folliot. Ce qui va être long ce sont les procédures d’agrément. D’autant que la réglementation a changé en avril. » Se faire connaître en surfant aussi sur la renommé de l’école, « on est toujours là, ce qui compte ce sont les gens, on sera les garants d’une pédagogie de qualité ». Mais se faire connaître, aussi, pour faire réussir le projet : « Il ne manque que les élèves », lançait Éric Folliot.
Sources: La voix du Nord http://www.lavoixdunord.fr/region/merville-apres-les-encheres-quatre-ex-salaries-ia18b0n1345360